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CLAWS, CLUES AND FAIRY DUST

2 novembre 2011

Je vous le dis, je suis née nue

Un petit mot poétique (du moins je l'espère) sur cette étrange expérience qu'est naître et vivre parmi les humains, et toutes les idéologies de ce monde moderne comme le Moyen-Âge avait les siennes, comme la Préhistoire avait les siennes, toujours de nouvelles idées, de nouveaux dogmes, pour saisir... mais l'insaisissable !

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18 mai 2011

Univers, Univers...

Quand on voit la grandeur et la complexité de l'univers, on se dit qu'on est l'équivalent à la fois d'un miracle et de rien du tout. Comparés à l'immensité cosmique et aux mouvements millénaires des astres, au poids colossal des collisions, des créations, des fusions, nous ne sommes même pas une fourmi, même pas une anecdote, et nous ne semblons laisser aucune trace dans cet univers là. Que la vie existe ou non semble une question secondaire devant la force, la brutalité et la primarité des mouvements universels. Pourquoi la vie ? Est-ce que comme certains organismes microscopiques de la Terre nous participons à l'équilibre de l'univers qui entoure ? Sommes nous de saines bactéries, ou de simples parasites profitant de ressources qui nous dépassent ?

 

Si nous prenons la pire éventualité, très facilement envisagée par nombre d'êtres humains, à savoir que nous ne sommes peut-être que de simples parasites très évolués, comment pouvons-nous envisager notre existence, et, notre droit à l'existence ? Le premier point qui jaillit dans mon esprit est celui de notre origine. Que ce soit en dehors ou en parallèle des questions spirituelles, on ne peut que constater l'innocence de l'humain quand à la naissance de son espèce. Etant une espèce habituée à prendre le contrôle de ce qui l'intéresse, rien ne déroute plus l'Humain que de réaliser qu'il n'a aucun contrôle sur ses origines. C'est ainsi que nous déployons tout un savoir-faire pour étudier, comprendre et classifier le passé, et notamment pour décider de ce qui est mémorable et de ce qui ne l'est pas. Une façon somme toute simple d'essayer de contrôler notre passé, voire nos origines, en nous positionnant comme cela nous arrange le plus par rapport à l'univers.

 

Mais je crois que la question du passé ou même celle du futur n'est pas la bonne. Si nous ne maîtrisons pas nos origines, le fait d'être nés avec des capacités cérébrales en inadéquation avec nos capacités émotionnelles et nos désirs primaires, si nous ne maîtrisons que relativement notre futur, amas angoissant de possibilités multiples et d'anticipations, la seule réalité que nous connaissions vraiment est le présent, à l'échelle d'une unique vie. Il n'y a que le présent pour nous dire avec exactitude ce qui est important pour nous, que ce soit à l'échelle de l'espèce ou de l'individu. Le présent est le seul guide tangible que nous pouvons suivre et ressentir, quand déjà les souvenirs de l'année dernière semblent lointain, quand le temps accélère ou ralentit sans contrôle, et que le corps fâne.

 

Alors quant à savoir s'il nous faut porter la responsabilité de ce que nous sommes, je dirais qu'à partir du moment où on existe, il faut déjà éviter de se demander pourquoi nous sommes ce que nous sommes d'un point de vue cosmique. Nous ne sommes tout simplement pas en mesure de répondre, ce qui d'une certaine façon veut dire que cela ne nous regarde pas. La seule responsabilité endossable, et ce, par tout être vivant, est celle de l'action présente. Hors vivre le présent implique d'être séparé du reste, d'être un point de vie unique, ce qui nous ramène au fait que nous ne sommes pas faits pour comprendre l'univers de façon cosmique, mais pour le voir de ce point de vue unique qui est le nôtre, et qui n'existait pas avant nous. L'existence du parasite se justifie t'elle ? De son point de vue, oui. Tout être vivant a envie de continuer à vivre, et de transmettre cette vie. Le parasite a envie de vivre ! Bien que son activité paraisse vile, il n'est pas si différent de tous les autres êtres vivants, qui se contentent de puiser les ressources de l'univers. Même les plantes ne font que bénéficier de matières qui ne leur sont pas propres. Rien ne nous appartient, la vie en soi est un parasite, contrairement à la matière pure qui se contente d'interactions brutes, de transformations, de mouvements. La matière ne prend pas de point de vue, elle forme un tout cohérent qui s'organise autour de lui-même, et dont l'activité principale consiste à s'organiser, se désorganiser puis se réorganiser, encore et encore.

 

De là à comprendre pourquoi nous avons une place dans cet univers, pourquoi nous pouvons profiter librement de sa matière pour nous incarner, il y a un gouffre. Pour beaucoup, notre place dépend de notre relation à l'univers. Surtout pour ceux qui prennent le point de vue spirituel, ou philosophique. Sommes-nous bons ou mauvais ? Sommes-nous avec ou contre l'univers ? Participons-nous ou ne sommes-nous effectivement que des parasites ?

 

La science apporte l'idée rafraîchissante que notre logique n'est pas apte à juger de notre propre place dans cet univers, et ne peut nous amener qu'à deux solutions : répondre par le narcissisme en nous considérant comme le seul point intéressant de l'univers, ou bien répondre par le détachement en nous considérant comme un hasard insignifiant, un miracle statistique infime face à l'immense réalité de l'univers. Deux réponses inadaptées et inexactes.

 

Je dirais que le fait même d'exister suffit à justifier cette même existence, ce qui veut dire que nous ne sommes ni un miracle, ni un hasard, ni le centre de quoi que ce soit. Nous existons, donc nous devions exister selon les lois de l'univers. Il est difficile pour les humains de saisir la logique de cet univers qui ne se comporte pas en terme de sens moral, ou philosophique, mais agit comme une force à la fois brute et pleine de subtilités. Nous constatons même dans les galaxies les plus éloignées, qu'elles sont animées d'une force. Que l'univers entier est animé de forces, et que même l'espace qui paraît vide, est lui aussi sous-tendu de forces. L'énergie, la force, le mouvement, peu importe le terme, mais c'est cela que nous appelons l'âme. L'âme de notre système solaire est par exemple cette gravité qui fait tournoyer toutes ces planètes si différentes autour du soleil, c'est cette force qui lie ces éléments disparates pour créer cette forme qu'est notre système solaire, c'est cette force qui est l'âme de notre système solaire. Une âme évolue quand il y a contact avec une autre âme : autant dire que différentes forces entrant en contact se modifient mutuellement.

 

La particularité de la vie n'est pas tellement liée à l'organisation de la matière biologique, qui bien qu'exceptionnelle reste un assemblage de molécules connues, une transformation de la matière universelle. Ce qui rend la vie si unique, c'est la mort, enfin pour être plus clair, c'est l'échelle de temps sur laquelle se règle la vie. C'est la seule forme de matière dont l'âme évolue à la vitesse de quelques années. Nous ne sommes pas des galaxies, ou même des planètes, rencontrant un astéroïde tous les cent ans. Nous sommes une forme de matière constamment bouleversée, comme sous le coup d'une urgence, nous courons, mangeons, nous reproduisons et mourrons à une vitesse incroyable. L'être humain dépasse encore largement les animaux dans le domaine de l'évolution d'âme (comme je vous l'expliquait il s'agit simplement de la modification des forces inhérentes à l'objet, la forme concernée).

 

Je ne saurais pas dire si la rapidité d'évolution a un intérêt particulier comparé aux planètes, aux galaxies etc. Encore une fois le « pourquoi » de l'univers n'est pas à la portée d'un être, d'une forme qui n'est pas cosmique et totale. Par contre je peux dire que cela n'est ni bon ni mauvais par rapport à cet univers, parce que les forces peuvent toujours recréer, et que le temps n'a pas autant d'importance que pour nous à l'échelle universelle. Si la vie échoue ici, et ailleurs, elle pourra toujours réapparaître et réessayer, sous une forme différente. Les forces continueront d'entrer en contact, et d'évoluer.

 

De ce que nous connaissons, et quelle qu'en soit la raison, nous sommes à la pointe de l'évolution matérielle, d'un point de vue biologique nous sommes ce qui évolue le plus vite à l'heure actuelle. Nous pouvons donc faire confiance à notre instinct, au moins jusqu'au jour où nous serons peut-être remplacés par une forme plus évoluée et plus rapide encore. Mais en attendant c'est ce qui se passe maintenant qui est le plus important pour l'individu humain, car c'est ce présent qui nous garantit que les choses continuent, où qu'elles aillent. Vivre semble déjà extrêmement difficile pour beaucoup d'entre nous, et c'est bien la seule question qui nous concerne de près en tant qu'êtres vivants. Notre existence aura peut-être bien une fin, mais le plus important reste d'aller jusqu'au bout de celle-ci. L'univers nous a donné naissance, et que cela ait du sens pour nous, être humains, n'est pas important, car la seule chose que nous maîtrisons de là où nous sommes, c'est la transmission de cette énergie qui nous traverse, de cette matière qui nous est transmise, de cette force. Notre cerveau n'est peut-être là que pour que nous transmettions encore plus, encore mieux, et encore plus vite. Le sens de la vie, de l'univers, de l'existence, n'est pas saisissable, car il nous traverse. Mais si nous décidons de ne plus rien transmettre, si nous décidons nous-mêmes de la fin, alors nous ne ferons que rendre les choses chaotiques pendant un temps, jusqu'à ce qu'elles se remettent en place, et qu'une nouvelle forme réussisse là où nous avons échoué en n'acceptant pas de n'être que des porteurs de force, des porteurs d'âmes. Notre défi n'est pas différent de celui de tout l'univers : nous devons continuer l'expansion, en transmettant l'énergie. Pourquoi ? La vraie question serait plutôt, pourquoi nous ne le ferions nous pas ? Pourquoi puisque c'est l'univers qui nous a créés nous déciderions d'abandonner ? Parce que c'est difficile ? Il est vrai que plus l'énergie circule rapidement, plus c'est difficile, puisqu'il faut que la matière suive, s'organise pour continuer de porter et de transmettre l'énergie.

 

La vraie question est de savoir si la responsabilité de l'évolution est biologique, c'est à dire, tient de la matière, ou si elle est énergétique, c'est à dire qu'elle tient de la force. Pour beaucoup c'est l'équilibre entre ces deux éléments qui détermine la réussite de l'association et permet la transmission et l'évolution des choses.

 

Alors, on peut dire que par notre façon de traiter notre corps, nous avons la possibilité de maîtriser cet équilibre entre les forces qui nous traversent et notre capacité à les recevoir et à les transmettre.

 

Il est regrettable malgré tout de constater que depuis l'aube de l'humanité, les êtres humains s'organisent en classes et en élites, et que cela nous prive en grande partie d'un véritable choix quand à la façon dont nous souhaitons traiter notre corps. Nutrition, éducation, type de travail, tout cela participe à la maîtrise que nous avons du corps, une maîtrise qui nous obsède à juste titre.

 

La recette est peut-être de découvrir son propre équilibre, vu que chaque être est unique. Ce qui marche pour l'un, ne marche pas pour l'autre.

 

Vous voyez, vos préoccupations quotidiennes sont en parfait accord avec l'univers, et c'est bien d'elles que dépend l'éventuelle évolution dont nous pouvons nous faire le vaisseau.

 

Bonne réflexion sous la grande nuit universelle.

9 mai 2011

Rien ne vaut l'amour

Pour ceux comme moi qui depuis qu'ils sont nés doivent d'une façon ou d'une autre avancer tous seuls, sans filet de sécurité affective, il n'y a rien de plus beau que de voir un jour ses espoirs comblés. Rien ne vaut l'amour véritable, l'union de deux êtres, car cela signifie ne plus être seul. Pour certains c'est la famille, ou les amis, qui restent les seuls véritables points de repères. Et pour d'autres comme moi, qui n'ont jamais eu de points de repères, on est obligé de s'en remettre entièrement à la vie, et d'attendre courageusement un signe. C'est peut être un peu triste d'avancer tout seul dans la vie, mais on apprend une importante leçon : notre propre bonheur ne dépend que de nous. L'indépendance n'est pas incompatible avec l'amour. Tout ce que requiert l'amour c'est de partager ce que vous avez, tout ce que vous avez, même si ce n'est pas grand chose, même si c'est trop. Apprendre à survivre seul sans l'affection dont vous avez besoin ce peut être une chance d'être plus fort que les autres, l'essentiel étant de rester prêt à partager. La plus grande difficulté en fait c'est de trouver la personne avec qui cela pourra se faire. On dit souvent qu'il faut le vouloir pour que ça marche, mais j'ajouterais qu'il faut le pouvoir aussi. L'amour, cela se fait à deux, et peu de gens dans ce monde sont assez forts pour tout partager, même si l'un des deux ne demande que ça. Bien sûr cela doit venir avec le temps, il ne s'agit pas de magie hollywoodienne, mais il est vrai que peu de gens partagent tout. Malgré tout, rien ne vaut l'amour, car même quand on n'est pas prêt, on apprend toujours quelque chose. C'est peut être une des seules émotions qui nous font véritablement avancer, qui nous font grandir. Je dirais même que c'est la seule émotion avec laquelle on peut consciemment avancer, contrairement à la haine, ou la peur, la jalousie, et toutes ces autres émotions, même la joie, qui se contentent de nous dominer aveuglément. L'amour est la seule émotion qui marche côte à côté avec vous, sans vous dominer, et qui vous demande juste, de l'accepter et de la partager. Oui rien ne vaut l'amour. Et je ne parle pas ici de la passion, des flammes brûlantes, de l'obsession. Tout ceci n'est que la version charnelle de l'attachement.

Les comédies romantiques et les films Disney nous apprennent que l'amour surmonte tout, et c'est vrai. Mais ils oublient que parfois c'est nous, l'être humain, qui ne pouvons pas tout surmonter, qui ne sommes pas encore prêt à aimer. S'il y a une chose que j'ai apprise c'est que pour être prêt à aimer il faut surtout être prêt à être soi-même. Pas forcément à s'aimer, à se trouver génial, ou avoir une confiance absolue en soi - on n'est pas des super-héros non plus - juste, se sentir assez bien pour accepter qui on est, même si c'est une notion floue.  Être prêt à se montrer tel que l'on est sans fioritures, sans maquillage, sans mensonges, quitte à ce que l'autre ne soit pas prêt et que tout tourne au désastre. Être prêt à aimer c'est prendre le risque de souffrir. Il faut être fort, il faut être courageux, c'est pour ça que l'amour fait grandir. Il ne s'agit pas d'être parfait, de vouloir la perfection, c'est tout le contraire, l'amour nous apprend à accepter la réalité telle qu'elle est, à faire avec, à aimer cette réalité. Rien ne vaut l'amour, non rien. C'est le seul sentiment qui peut tout réparer à l'intérieur de nous. Pourquoi ? Parce que dans l'amour véritable, on ne dépend pas d'une personne, on partage. C'est tout à fait différent, c'est un processus adulte, différent de l'amour aveugle entre l'enfant et son parent, il s'agit d'un amour qui va au-delà de la biologie, de la génétique, de l'instinct (je ne dis pas qu'il en est pour autant dénué). L'amour véritable nous renforce en tant que personne unique, au lieu de nous fondre en quelqu'un d'autre. La fusion est plutôt un désir d'enfant, un souvenir de ce que nous avons vécu quand nous étions à l'intérieur de notre mère. Cela fait partie de la vie amoureuse, mais ce n'est pas que cela. C'est en partageant tout avec quelqu'un, qui nous accepte tel que l'on est, que l'on se découvre sous un jour vrai, positif, nouveau. Cette personne qui nous aime nous donne de la confiance, de l'affection, et avec le temps, nous pouvons guérir de presque tout, nous reconstruire. Oui l'amour est la brique du coeur et de l'identité, et vous, vous en êtes le maçon. L'amour donne tout, et c'est à vous seul de décidez ce que vous en ferez. C'est ça qui est formidable. Contrairement aux liens familiaux ou sociaux qu'on ne décide pas toujours, qu'on ne construit pas toujours consciemment, en amour on est libre. La seule personne à qui l'on fait face est celle que l'on aime, et il faut être courageux pour continuer à le faire quoiqu'il arrive, bien ou mal, miracle ou catastrophe, il faut être assez fort pour décider de continuer ou d'arrêter. L'amour n'est éternel que si on le souhaite. C'est cela la vraie liberté. L'amour est le seul lien qu'on peut décider de créer, de garder, ou de briser.

Les émotions, les instincts, la matière, la biologie... il y a tant de choses que nous pouvons qu'à grand peine maîtriser. Nous sommes des animaux, c'est vrai. Mais nous avons quelque chose en plus qui nous rend libre : l'amour. Le domaine dans lequel nous pouvons nous rendre totalement libre. Que cet amour prenne la forme d'une amitié, d'une religion, d'un lien familial, d'une passion créative... C'est quand on aime qu'on est véritablement libre, car alors il n'y a que l'esprit qui nous guide. Et il faut le dire, l'esprit est bien le plus grand atout de l'Homme. C'est l'esprit qui l'a envoyé sur la Lune, qui lui a fait peindre les plus beaux tableaux, et fait pousser les plus beaux jardins. Et l'esprit ne vit que par rapport à l'amour, car sans amour, pas d'intérêt, pas de réflexion, pas de changement, pas de nouveauté. C'est sûr, les passions terrestres peuvent nous motiver de façon très forte, mais les seules choses qui bouleversent réellement le monde, qui touchent chacun d'entre nous, sont toujours liées à l'amour. Alors encore une fois, rien ne vaut l'amour.

2 mai 2011

Intérieur corps

Pourquoi la beauté est-elle si importante ? Une âme en bonne et due forme ne suffit-elle pas ? La vie sur terre est comme un grand jeu de cache-cache où se mêlent petits angelots, psychopathes, écolos, pétasses, bonnes soeurs et militaires sous des manteaux de peau terriblement semblables. Mais s'habiller fascine. Plus besoin de parler pour apprendre à connaitre quelqu'un, l'habit fait le moine, ou du moins permet de savoir tout ce qu'il y a besoin de savoir. Je suis le genre de fille dont personne ne comprend la passion pour les vêtements, et surtout dont personne ne soupçonne cette même passion. D'ailleurs les gens ne comprennent tout simplement pas ce que je trafique avec mon apparence. Il faut croire que le parallèle avec ma personnalité est inévitable en fait. Si les gens ne comprennent pas votre apparence, s'ils y a des incohérences, ils vous oublieront facilement. Peu de gens dotés d'un cerveau fonctionnel - ou qui du moins ont choisi une voie intellectuelle dans le développement de leur personnalité - avoueraient le poids des vêtements sur leur dos, et ce qu'ils racontent. C'est vrai, les vêtements ne vous diront jamais qui est une personne, mais vous saurez presque tout sur ce que veut être cette même personne. Et au fond ça suffit à faire le tri, au moins au départ.

C'est le genre de réflexions qui me font comprendre à quel point je suis inadaptée à la vie sociale humaine. Vous comprenez, je change constamment d'apparence, à l'image de ce qui passe à l'intérieur de moi, des besoins du moment. Il est donc terriblement amusant de constater que c'est cette transparence qui me rend mystérieuse aux yeux des êtres humains. Quand je dis changer, comprenez bien que je ne suis pas la première mode venue, mais que par contre je peux enchainer le tailleur de grand-mère / socquettes après une longue journée d'étalage de codes vestimentaires punks. Souvent, femme varie. La transparence d'un être intérieur changeant et complexe semble être un vrai casse-tête pour le premier humain venu. Heureusement la vie sociale humaine a inventé une catégorie fourre-tout bien utile dans ce genre cas : la catégorie des gens bizarres. Fous. Excentriques. Etc.

Le vêtement est un roman sur nos désirs à lui seul. C'est le miroir de la matérialité la plus basse présente en chacun de nous, et c'est bien normal après tout, nous sommes faits de chair. Obligés de nous comprendre alors que chaque mot prononcé n'a le même sens pour personne. La société humaine est construite d'un feu de paille qu'on nomme le code social. C'est un peu comme l'argent, les billets de banque, c'est parce que tout le monde en a besoin que ça marche. Il n'y a pas de honte à être coincé dans de telles préoccupations terrestres, je veux dire en tant que terrien, et pourtant il y a ce désir tellement humain, de prétendre le contraire. Vêtements, maquillages, autant de costumes pour ressembler à autre chose qu'à des animaux. Grattes-ciels, paquebots, boeings, vaisseaux spatiaux... Qui essayons-nous de séduire ? Les hommes, ou bien les dieux ?

Pour ma part j'essaie de séduire mon âme d'enfant, de lui prêter tous les costumes qui l'amusent, la protègent, la rassurent, lui donnent de l'assurance, j'essaie de la réconcilier avec le monde des hommes. J'essaie de lui dire "Hé, petite fille, petite âme, toi aussi qui est terrestre, n'aie pas peur des humains, ce n'est pas grave si vous ne vous intéressez pas aux mêmes choses". Qui sait si ça marchera un jour. Le vêtement est un de ces codes sociaux qu'il faudrait que je maîtrise pour être acceptée, pour qu'enfin en me regardant, les gens me mettent dans la bonne catégorie. Vous savez quoi, pas vraiment rejoindre le rang, mais être laissée en paix. C'est pour ça qu'on veut tous être acceptés, qu'on veut tous comprendre comment faire pour paraître être la bonne personne. Paraître c'est être pour les autres. L'intimité, l'intérieur, c'est votre problème, et même les intellos s'en foutent en grande majorité. Il faut se débrouiller pour être laissé tranquille, et qui sait, peut-être pour se faire un jour des amis.

Vous pouvez essayer, mais n'oubliez pas qu'il vous faut choisir une catégorie dans laquelle vous désirez vraiment être, sinon gare à la casse intérieure. Le vêtement que vous choisirez sera comme une nouvelle maison, avec ses propres joies, ses propres peines; super vue sur le parc, mais infestation de mites; super apparence pour draguer, mais on est vite prise pour une fille de joie. Vous voyez le truc quoi.

De mon côté je crois que c'est peine perdue. J'aime tous les vêtements, il n'y en a pas un que je préfère. Ils me correspondent tous un jour ou l'autre. Mais c'est ça aussi d'avoir une âme, contrairement à l'image figée et immortelle du catholicisme. Avoir une âme c'est ne jamais être une image fixe; c'est être un flux constant de vie, tout à la fois hors du temps et irrémédiablement lié à lui. Mon âme, c'est mon plus beau vêtement, mieux que la couleur du temps, mieux que la couleur de la lune et mieux que la couleur du soleil, c'est la couleur unique de la vie que je suis. J'ai juste un peu de mal à faire semblant d'être une icône parfois, de me costumer comme les autres humains qui croient que pour ressembler aux dieux et connaître l'éternité, il faut graver son image à jamais dans la roche. C'est un peu bête, non ? Alors que même les mots ne savent ce qu'est l'éternité.

Amen, chers passionnés et non-passionnés de la fripe. Saluez vos compagnons de catégorie, et dites vous que ce n'est pas si mal d'être entouré de gens qui vous ressemblent à l'extérieur, puisqu'après tout, à l'intérieur c'est pire : on est tous pareils.

29 avril 2011

Les lignes de fuite

C'est un peu terrible de se retourner quelques temps, histoire de nettoyer son passé. Effacer les traces crasseuses et moches, ou juste trop vieilles, qu'on a laissé derrière soi. Ca fait un choc. On regarde plein de photos qu'on efface ensuite, ou qu'on garde, en se demandant ce qui est le mieux : se souvenir, ou faire comme s'il n'était rien arrivé ? Faire comme si tous ces gens qui ne sont rien devenus de spécial pour soi, n'avaient pas existé ? On pose un regard plein de recul sur ces moments qui étaient à nous, qui étaient tout ce qu'on avait, et on se rend compte qu'on n'avait pas grand chose. On se revoit serrer des débris de verre contre son coeur, comme si c'était là l'amitié, ou l'amour, comme si c'était réel. Mais là dans le creux secret des photos, on voit paraître la vérité : solitude. Clowneries désespérées pour masquer le vide d'une vie solitaire, courir au milieu des gens pour justifier sa présence, et essayer d'être un peu là avec les autres, qui s'en fichent.

Je me souviens l'alcool à flot, et les nuits sans but. Les invitations rares, les moments vite passés de quelques rires qui ne font rien naître. Ils ne rappellent pas, hommes ou femmes, enfants... Il ne reste de toute cette vaine agitation que des souvenirs vagues enrobés de dégoût, de honte. Cette même honte de s'être à chaque oublié pour grapiller à peine un peu de sympathie, alors que les dos se tournent vite, que les mains ne se tendent pas. Et puis, sympathie, ou pitié ? A la fin on ne sait plus.

On a envie de fuir, d'aplatir cette perspective ne donnant que sur un passé foireux, gluant de bière, de vomi, de désespoir. On se demande comment on a pu ne pas être soi-même. Et la honte de l'avoir fait quand même. Alors au jour nouveau, adulte, réel, on offre des lignes de fuite. On espère le pansement sur les blessures anciennes encore suintantes.

C'est étrangement difficile de supprimer les mauvais souvenirs, les années vaines. C'est comme admettre qu'il n'y avait rien de bon dans ces années là. Admettre qu'on était perdu, et seul. Admettre qu'on était parti pour échouer. Ca fait beaucoup trop de choses à avouer pour quelqu'un que ces mêmes années on brisé encore un petit peu, sur ce qui était déjà bousillé.

Mais tout ceci me rappelle l'horreur de la folie. Celle-là qui se pointe, incontrôlable, au détour de son propre désespoir, qui nous envahit, nous consume, nous domine, et fait de l'être humain un simple cri de douleur, une boule de rage.

Parce que personne ne vient panser les plaies de l'humain, avant que la folie ne vienne.

Et une fois qu'elle est venue, même si elle s'en va, plus personne ne vous reconsidère jamais comme un être humain... Plus jamais. Les regards déjà fuyants disparaissent. Les visages connus s'éloignent et deviennent flous. Et il n'y a que l'innocent qui ne vous a jamais connu fou, qui peut encore vous aimer.

Ce passé qui m'a brisé, j'aimerais le briser à mon tour, et le faire disparaître comme il m'a faite disparaître. Mais si lancer les souvenirs dans les ténèbres aide un peu, tant de lumière pourrait partir avec. J'ai parfois peur d'oublier la beauté de la vie, ou peut être celle des humains, quand je me rappelle la façon dont on m'a traité. Mais je ne devrais sûrement pas avoir peur, car même en perdant la mémoire, c'est toujours le plus important qui subsiste non ?

L'âme comme on dit, immortelle.

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28 avril 2011

Le bonheur est déjà à votre place

On parle souvent de faire un blog pour ceci, cela, pour la dernière rupture briseuse de coeurs et de couilles, le dernier tournant d'une vie qui ne tournait pas rond, pour l'évitement raffiné du cabinet de psy, ou même pour dire la vérité vraie sur telle pimbèche de Saint-Trifouillis-les-Oies. Et si on ne parlait pas de faire un blog, si on le faisait directement ?

Ca déborde juste un peu trop des fois quand on y pense; ou quand on y pense pas et que le cerveau marche tout seul, au détour d'une limitation vidéo, d'un arrêt prématuré du lecteur de disques, ou de la fin d'un déjeuner de gare. Et c'est terrible parce qu'on a toujours quelque chose à raconter, ne serait-ce que pour le plaisir d'entendre claquer régulièrement les touches de l'ordinateur, douces, chaudes, et juste agréables. Même dans le bonheur on a envie de s'épancher. Mais voilà ce qui est étrange : dans le malheur on n'a envie de ne parler que de ça, de pourquoi on est malheureux, et comment, et sous quelles couleurs, angles, odeurs on le vit mal, des fois bien; et pif paf pouf, dans le bonheur on a surtout envie de parler d'autre chose, comme si déclarer la chose avec des mots proprets sur la page blanche allait tout gâcher. Le bonheur s'enfuit-il si on se le raconte trop ? C'est ce que je me disais un peu avant de le vivre, et c'est vrai. Le bonheur, on n'en parle pas, on le fait.

Essayez un peu de partager - avec vous-même ou confrère - le bonheur que vous ressentez. Vous le verrez flétrir sous le poids des mots, qui soudain paraissent si niais, qui soudain amoindrissent la joie, déforment le plaisir, et soulignent insidieusement des défauts que vous n'aviez pas vu. A mon avis il n'y a pas de défaut dans le bonheur, mais si vous vous mettez à y réfléchir vous en trouverez toujours, car c'est ainsi qu'est fait le cerveau de l'humain : il est fait pour tout gâcher et tout recommencer. Dureté de l'évolution, cette grande salope évinceuse de dinosaures, de colosses, de dodos et d'innocents kiwi. L'humain est né pour aller toujours plus loin, et ne jamais s'arrêter siroter le thé glacé du bonheur, ne jamais se poser profiter du soleil, toujours vouloir l'herbe plus verte sur la planète d'en face. Faites-vous du bien, fermez les magazines tortionnaires qui veulent que vous repensiez tout, et arrêter de réfléchir deux secondes sur les choses qui vous rendent heureux.

Marre de la psychologie de comptoir qui vous dit que si Bobby vous rend si heureuse c'est à cause des saloperies que Freud a révélé sur votre relation juvénile à votre papa adoré. Le malheur, les emmerdes, c'est bien pour réfléchir et faire mieux, avancer. Mais franchement le bonheur, vous croyez qu'il se demande pourquoi cette si commerciale fête de Noël fait rayonner votre petit coeur ? Non, et il a bien raison. Marre de cette société hypocrite qui promet le bonheur à tous, à condition qu'on le remette toujours en question. "Le confort c'est pas bien, ça tue la planète, culpabilisez !" Au lieu de chercher de vraies solutions aux problèmes, le cerveau humain se contente d'entretenir le malheur à coup de réflexions bien senties sur les vérités vraies du malheur quotidien, universel et par tous partagé.

En tant que femme nouvellement heureuse, je vous le dis, vous n'avez pas le pouvoir sur grand chose, à moins de s'y mettre tous (mais qui a envie de faire confiance au premier inconnu venu ?), donc relâchez la pression et rendez-vous compte que les puissants s'en contrefoutent de votre petite vie. Votre bonheur, c'est votre problème. Donc ne gâchez pas tout. Lâchez les pilules, les thérapies, les articles bidons sur les problèmes de couple, ou l'horreur des gens qui n'arrivent pas à grandir, lâchez ces modes qui vous ordonnent de suivre tous les autres dans le malheur du moment : faites ce que vous aimez !

Si collectionner des poupées de porcelaines ultra flippantes vous rend heureux, foncez. Et vraiment, ne demandez pas à quelqu'un d'autre ce qui pourrait vous rendre heureux, niveau cerveau, sexe, corps, beauté, nourriture, parce qu'il ne peut pas le savoir, il n'a pas votre don : être à votre place.

Je ne dis pas que c'est miraculeux, et vous n'allez peut être pas obtenir tout ce que vous voulez. Et c'est ça la différence profonde entre un adulte et un enfant, c'est le courage d'affronter la réalité. Non, avoir tous les films Disney chez vous n'a rien à voir avec le fait d'être adult, pas plus que le fait de sauter à pied joints dans une flaque si vous avez 70 ans. Ca c'est des conneries, de l'étiquette, de la bienséance à deux balles parce qu'il faut respecter les costumes cravates qui ont bâti ce monde en vendant leur âme au diable, et faire comme eux pour qu'ils ne se sentent pas trop mal. Être adulte, c'est savoir ce qu'on veut, travailler à l'obtenir, mais savoir se coucher dignement quand les choses ne marchent pas, trouver un plan B à vos rêves, et tout simplement, vivre, concrètement. Construire. Arrêter de se morfondre sur le bas côté de la route parce que la vie c'est trop dur, et continuer courageusement d'avancer comme on peut, et de trouver, dans toutes ces petites choses qui font la vie, son propre bonheur.

Le 21ème siècle sera révolutionnaire ou ne sera pas... A vous de grandir et d'arrêter de regarder l'herbe verte du voisin d'à côté, d'admettre que vous préférez l'herbe bleue, rouge ou arc-en-ciel, ou tout simplement le sable, et avoir le courage d'éteindre la télé, de fermer les journaux, et de vous débrouillez tout seul comme un grand pour construire votre vie, sans suivre les autres.

Le 21ème siècle est celui des individus, peut-être jamais libre économiquement, politiquement, socialement, mais un peu plus libres dans leur tête, et un peu plus heureux de vivre.

Oui, vivre c'est déjà pas mal, surtout avec à manger, à boire, et de quoi réfléchir quand on est malheureux ou qu'on a du temps à perdre. Il ne s'agit pas de culpabiliser, car ça ne sert pas à grand chose en général, à moins de se reconvertir en Mère Thérésa instantanément, mais il s'agit de réaliser cette chance qui nous a été donnée, et de la prendre, tout simplement.

Avoir son pavillon en zone résidentielle, son canapé tout confort et son barbecue du weekend, ce n'est peut être pas le rêve américain, ce n'est peut être pas le rêve de tout le monde, mais c'est louable. Si nous sommes des moutons à la botte des puissants, autant arrêter les angoisses inutiles et aller paître à l'endroit parfait pour nous, au lieu de rester tous en rang, hypnotisés par l'herbe trop verte des médias (en plastique très certainement). En somme, si nous sommes des esclaves sur Terre, nous sommes libres à l'intérieur, et dans le petit pré carré délimité de barrières, nous pouvons courir dans tous les sens. L'essentiel avant de mourir c'est d'être heureux, c'est ça qui embellit le monde.

Regardez les bêtes que nous élevons pour les manger : la viande de meilleure qualité est celle qui est morte sereinement, avec le moins de souffrance, et avec le plus de bonheur avant le coup de grâce. Il faut réaliser que nous sommes pas différents, que nous ne sommes pas mieux que les animaux. Et même quand l'humanité est autant bétail que dirigeants, je ne vois pas où est le miracle, c'est pareil dans la nature.

En conclusion, et en résumé, trouver son bonheur c'est déjà comprendre qu'il ne dépend que de soi-même, et qu'il faut du courage pour vivre, qu'on soit comme du bétail ou qu'on se prenne pour un roi, on n'est que des animaux, effrayés de mourir et cherchant désespérément l'herbe verte qui nous rassurera. Le secret du bonheur c'est alors de lâcher prise avec les diktats de la mort, de la vie en société, et de se faire soi-même sa petite place, discrète, chaude et confortable. Peut-être pas exceptionnelle, mais satisfaisante. Le bonheur c'est de la satisfaction avec un petit quelque chose en plus, peut être cette magie qui s'opère quand on trouve la paix, et qu'enfin, on lâche prise avec ce qui n'est pas important.

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CLAWS, CLUES AND FAIRY DUST
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